Mais pourquoi on s'engueule?

En me baladant sur les blogs je me suis retrouvée à plusieurs reprise au milieu de guerres assez violentes, si j'en crois la peine que j'y ai lue. A mon arrivée ici, j'ai été avertie. Attentions « aux commentaires assassins » et « le choc en retour est parfois rude ». Ces avertissements ne m'ont pas surpris, ni même chagrinés, je ne me fais pas d'illusions sur ce que nous sommes, nous petits êtres humains, capable d'autant d'horreur que de beauté. Je n'alignerai pas les comparaisons entre les multiples œuvres artistiques et les guerres, entre les œuvres humanitaires qui tentent de soigner les maux, et ce qui les perpétues, ni même les bontés et les mesquineries du quotidien. Cependant, si je m'attendais à être, un jour ou l'autre, témoin, victime ou actrice d'un conflit, ces rencontres ne me laissent pas indifférente. Je fais bien sur appel à mon bon sens, aux préjugés, aux "prépensés", à mes connaissances, à mes lectures, et à tout ce qui pourrai répondre à cette question : Mais pourquoi on s'engueule ? Oui, oui, bien sur, il y a le pouvoir, Il y a la domination, le contrôle. Il y a aussi nos insuffisances qui nous insupportent et nous mettent en colère, nos blessures qui nous rendent paranoïaques, nos peurs qui nous rendent agressifs etc. Que de bonnes excuses pour se foutre en rogne et pour s'engueuler, quand, peut-être, il suffirait de dire que nous souffrons, que nous sommes malheureux, que telle ou telle lecture a eu tel ou tel écho en nous. Enfin si nous essayions de parler de nous plutôt que des autres? Là, j'entends : « Et toi, tu le fais ? » Dois-je répondre à cette question comme a une agression, ou bien comme à une question que je me pose à moi-même ? Qui, pour l'instant, m'a demandé de me justifier ? Pour l'instant, personne, cela viendra peut-être, mais pour l'instant, personne. Alors je rentre en moi-même, bien que ma mère m'ait interdit les mauvaises fréquentations, et je m'interroge. Et bien, je crois que la première proposition est la projection de mes angoisses, la deuxième l'expression de mes angoisses. Aussi, j'essaye juste d'avoir la précaution de m'inclure toujours, quand je parle de mes contemporains. Si j'emploie la deuxième personne du pluriel ce n'est pas un hasard. Juste une précaution contre moi-même ; j'essaye de ne jamais oublier que je ne connais ni les tenants ni les aboutissants des histoires que je croise, que je ne peux mesurer la souffrance de ceux qui m'entourent. (Et à quoi bon la mesurer?) Et enfin, que je ne ferai peut-être pas mieux. Cette précaution ne me mets, heureusement, pas à l'abri de ne pas comprendre, ou de me révolter. Cette précaution ne répond pas à mes questions. Juste, elle me permet de m'interroger sur ce que nous sommes, de faire des tentatives, parfois maladroites, de propositions pour améliorer cette compréhension, et de partager tout cela avec mes compagnons qui, j'en suis certaine, ont d'autres points de vue qui ne manqueront pas d'éclairer le mien. Alors je pause véritablement la question : Pourquoi on s'engueule, ici, sur nos blogs ? Qu'y a-t-il en jeu qui mérite de nous faire de la peine ? N'y a t il pas d'autres moyens de communiquer ? Bien sûr que si, et j'en ai la preuve chaque fois que je me promène sur vos sentiers. Que d'amour, de tendresse et de beauté humaine ! C'est une proposition, maintenant, que je fais, ou une prière. Si nous disions « je » au lieu de dire « tu », et si nous remplacions les affirmations par des questions chaque fois que quelque chose nous échappe ou nous heurte ? Est-ce possible ? Et si c'est une douce utopie, pourquoi pas, après tout, qu'avons-nous à perdre ? Je tiens à préciser, au cas où ce ne serait pas clair dans mon texte, que je ne fais de leçon à personne, que je n'attaque personne, et que si je fais de la peine à qui que ce soit ici, c'est une maladresse que je vous prie de bien vouloir m'excuser. Très chaleureusement à tous, je vous souhaite de belles aventures de vie, de l'amour, de la tendresse, bordel !

Comments

[aude dite orium]

Oh que oui!
Surtout à moi qui fait toujours plein de mimiques, et qui change sans arrêt d'inflexion de voix. c'est mon chéri qui me le dit... bonne nuit!

[Missy'V]

L'incompréhension, la sensibilité, la fragilité mais, et surtout, par écrit, il manque le regard de l'autre, l'intonation de sa voix, et tout ce qui fait que tout peut être interprèté à l'envers...
Le débat serait long et les 'arguments' nombreux, chacun étant différent.
Bises à toi et merci pour tes pensées.

[jocaste]

c'était ludecrit

[jocaste]

c'est bien de se poser les bonnes questions, de chercher des réponses, moi j'ai une phrase à laquelle je pense sans cesse, c'est peut-être une obsession mais la voilà...
"Avec des mots un homme peut rendre heureux ses semblables
ou les pousser au désespoir.

Sigmund Freud

à méditer...

bonne soirée et merci de ton passage chez moi et pour l'inscription à gauche...

[aude dite orium]

kra beurk! je fais des fotes zorribles! impossibe des les corriger quand cé édité!